Quand Hollande parle à des farceurs russes des enjeux du conflit en Ukraine
22:08 06.04.2023
- Sputnik Afrique, 1920, 06.04.2023
© Sputnik . Sergueï Guneïev / / Accéder à la base multimédia
Victime d’un canular téléphonique, l’ancien Président français François Hollande a avoué que des pays occidentaux participaient de facto au conflit en Ukraine, dont l’issue doit définir "un nouvel équilibre du monde". Il a conseillé à Kiev de continuer à demander que lui soit livré "massivement" du matériel militaire.
Persuadé qu’il parlait à l’ex-Président ukrainien Petro Porochenko, l’ancien locataire de l’Élysée François Hollande s’est révélé très franc lors d’un canular téléphonique organisé par les célèbres imitateurs russes Alexeï Stoliarov et Vladimir Kouznetsov, alias Lexus et Vovan.
L’homme politique a notamment reconnu que ce qu’il se passait en Ukraine était l’affrontement de l’Occident avec la Russie, dont l’issue devait définir "un nouvel équilibre du monde".
"Oui, ils ne veulent pas être des belligérants au sens où la Russie pourrait trouver prétexte dans leur soutien pour agir sur un pays européen voisin et entraîner le monde dans une guerre … mais sans être belligérants, ils sont comme tu l’as dit belligérants".
Parlant d’Emmanuel Macron et du rôle de la France dans le conflit, M.Hollande a confirmé que l’Élysée était prêt à continuer à livrer des armes à Kiev. Cependant, l’ancien Président a conseillé à Kiev de demander à Paris ou Londres des armes qui peuvent être utilisées dans des "délais rapides" et qui n’exigent pas une longue formation.
"Donc tout ce qui peut être un matériel immédiatement disponible pour résister à l’offensive russe, c’est ça qu’il faut demander aussi bien au Premier ministre britannique qu’aux pays européens. Et de les livrer massivement et pas simplement au compte-gouttes".
Pas question de négocier avec Mascou
Dans le même temps, M.Hollande n’a pas apprécié l’idée de pourparlers avec Moscou et a proposé de "poursuivre le combat" tant que l’Ukraine le veut.
"La question c’est de savoir si l’Ukraine ... a des moyens militaires de faire reculer Poutine. Et si elle ne les a pas, ces moyens militaires, alors si, la négociation est nécessaire".
Dans ce contexte, il a admis que si les Ukrainiens ont l’état d’esprit de combattre jusqu’au bout, le conflit pourrait durer jusqu’à la mort du dernier Ukrainien mais que dans ce cas-là, les Occidentaux ne doivent pas évoquer la possibilité de négociations.
Tout comme Angela Merkel en décembre dernier, M.Hollande avait finalement avoué que les accords de Minsk avaient donné à l’Ukraine du temps pour renforcer ses forces armées et donc, qu’ils n’avaient pas pour but de faire revenir la paix dans le Donbass.